14/03/2013
Pas le droit de se plaindre !
Ma mère était dure à la tâche et dure envers elle et les autres , c'était implicite , nul n'osait dire qu'il avait mal , qu'il était fatigué , il ne fallait pas s'apitoyer sur son sort . Seul un vomissement accompagné d'étourdissements nous valait une journée sans école , pas le médecin , non , une bonne infusion , et hop ! on n'en reparlait plus . Ce n'était pas un manque d'attention , c'était comme ça . Une fois , pourtant , elle aurait pu passer de vie à trépas si mon père n'avait pas insisté pour faire venir le toubib , il lui a diagnostiqué une péritonite aïgùe qu'elle essayait de calmer avec une bouillotte sur le ventre alors que la glace était conseillée , on l'a su plus tard . C'est la seule fois où on l'a vue à l'hôpital , allongée dans un lit , nous pleurant comme des madeleines , elle disant qu'elle n'était pas morte , riant de notre émotion de petites filles . A 91 ans , la tête n'est plus là , mais point de douleur , elle tricote en s'emmêlant les aiguilles , riant des trous qu'elle fait , ponctuant ses constatations par des phrases qu'elle seule peut dire : " en marchant vite , ça ne se verra pas ! "
15:33 Publié dans BLABLABLA | Lien permanent | Commentaires (7)
Commentaires
Sûr qu'elle est dure au mal, parce que les douleurs d'une péritonite , c'est déjà quelque chose !!! "en marchant vite , ça ne se verra pas ! " c'est une phrase employée chez nous aussi !
Écrit par : Colette | 14/03/2013
j'utilise aussi cette phrase assez souvent, elle me vient de ma mère.J'ai gardé ma mère chez nous de ces 70 ans à 96 ans. Elle était un peu du gabarit à ta mère. J'espère que tu la garderas encore plusieurs année Surtout si elle ne souffre pas, et trouve sujet à rire parfois !
Écrit par : emiliacelina | 14/03/2013
Les anciennes étaient résistantes. Mon père ne pouvant plus travailler à 33 ans (accident de travail) et pas de sécurité sociale encore. C'est ma mère qui a travaillé. Dans un hospice.
Je ne me souviens pas qu'elle ait été malade. Elle est partie à 93 ans....
Bonne journée avec bises
Écrit par : patriarch | 15/03/2013
Sûr que ce n'est pas une génération douillette.
Écrit par : mab | 15/03/2013
C'était de sacrés lascars les vieux des années 20 ou 30...
Ils couraient moins vite que les champions de tennis mais au moins, quand ils se pétaient un cil ça ne les foutait pas sur le flanc pour un mois...
Écrit par : le-gout-des-autres | 15/03/2013
Va falloir qu'on devienne comme ta mère, faut pallier à l'absence de médecin....
Écrit par : heure-bleue | 15/03/2013
j'adore cette phrase..ma grand-mère la disait en son temps
Écrit par : co de contes | 25/03/2013
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